J’ai parfois dû répondre à cette question, sur mes choix d’arrêter de consommer de la viande d’une part et de travailler la peau des animaux, d’autre part.

J’ai commencé à être maroquinière avant de décider de devenir végétarienne.

Ce choix, décidé en conscience, s’est basé sur le fait que la production de viande est la cause d’une grande partie de la pollution au niveau planétaire (en savoir plus).

Je me suis posée la question, alors, si je devais arrêter mon activité ou la transformer en utilisant d’autres matériaux, végétaux, tissus…

Il n’y a pas de réponse idéale. Les matières végétales, à base de fruits, par exemple, utilisent aussi dans leurs procédés de fabrication des matières synthétiques. Nous ne connaissons pas, aujourd’hui, la durabilité de ces produits.

Peut-être seront-ils l’avenir ?

Comment comparer l’impact à long terme de la pollution entre cuir et autres matériaux pour la maroquinerie ?

Je ne sais pas.

En tout cas, pour ma part, en travaillant du cuir, j’utilise des peaux qui constituent, à la base, un déchet de l’industrie agro-alimentaire. Ces déchets sont donc valorisés en peaux, puis en créations durables. Sans l’industrie du cuir, la peau ne serait qu’un déchet de plus à traiter et à éliminer.

Ce qui compte pour moi, c’est la durabilité. Avec le cuir, travaillé de surcroît par des artisans, les créations sont faites pour durer. Acheter moins mais mieux.

Dans mon travail, je ne jette quasiment rien. Mes chutes de cuir sont réutilisées au maximum, pour faire des petits bijoux par exemple ou je les donne à d’autres artisans d’art qui intègrent un petit morceau de cuir dans leur création.

J’aime l’idée que la peau de l’animal sera valorisée jusqu’au bout.